Jeudi 5 avril 2012
Auditorium à 20h30
Spectacle musical
"Chez Jeanne"
(la jeunesse de Brassens)
Michel Arbatz, écriture, chant, arrangements
Olivier-Roman Garcia, guitares, arrangements
Qu’on n’attende pas de pipe et de moustache dans ce spectacle.
Michel Arbatz, en compagnie d’Olivier Roman Garcia y raconte à travers chansons, lettres (en particulier celles à Roger Toussenot, recueillies et éditées par Janine Marc Pezet chez
Textuel), propos tenus par Brassens et anecdotes avérées, le parcours de celui qui manqua d’être « mauvais garçon » et pour qui la découverte de la poésie devint une
ouverture au monde.
Même si les chansons et poèmes choisis (une
vingtaine) touchent toutes les époques de Brassens, « l’histoire » se cantonne aux années de l’enfance, de l’adolescence turbulente, puis aux années de guerre et d’après-guerre où Brassens, avec
une rare opiniâtreté et sans souci d’aucun confort, fera de l’amour de la vie et de l’amitié les sources de sa plume. On trouvera dans ces chansons quelques inédits, et beaucoup de surprises
musicales.
Les chansons de Georges Brassens ont nourri mon enfance. J’écoutais en boucle cette voix unique, avec ses nasales
méditerranéennes, ses « r » généreux, sa diction surdimensionnée. L’apprenti poète y trouvait son compte. Je devins un adepte, je lui vouais un vrai culte, au point d’aller traîner mes jeudis du côté de l’impasse Florimont où je pensais qu’il
habitait encore, en espérant qu’un hasard merveilleux ferait sortir l’ours de sa caverne.
Mes parents
m’emmenèrent à Bobino voir son récital en 64. En lever de rideau, on pouvait y entendre Boby Lapointe, Barbara et Serge Lama. Mais je n’en avais que pour Brassens. J’allai faire dédicacer mon
bouquin en loge après le spectacle. A mes bafouillements intimidés, j’eus la réponse d’un sourire d’Auvergnat, « et dans mon âme il brûle encore ».
Marqué dès l’enfance par sa belle prosodie, j’ai gardé par cœur beaucoup de ses chansons. Les lettres de Brassens à Roger
Toussenot, son ami philosophe lyonnais ont été le déclic de ce spectacle.
Elles sont un trésor d’humanité et de culture dans cette période de l’après-guerre où Brassens crève littéralement la faim
et se nourrit de lectures universelles.
J’y ai découvert un homme épris du souci d’autrui, beaucoup plus complexe que celui que retient la légende, et j’ai voulu
parler de sa rébellion généreuse à travers l’histoire de sa jeunesse. Le titre « chez Jeanne » rend hommage à celle qui donna à Brassens dans ces années difficiles, un nid pour sa naissance de
poète.
En mise en bouche de ce spectacle, Michel Arbatz parlera de la fabrication des chansons de Brassens au travers de la présentation de son ouvrage « Le moulin du parolier » le mercredi 4 avril à 20h30 à la médiathèque Jean Jeukens de Bar-le-Duc (entrée libre).